Développement d’un système agricole sain, durable et nourricier pour l’Afrique

L’agriculture familiale joue un rôle important aussi bien pour la sécurité alimentaire et la nutrition en Afrique de l’Ouest que pour les économies des pays de la région, dans la mesure où il contribue à l’emploi et aux revenus en milieu rural et assure l’accès à des aliments d’origine végétale et animale.

L’un des principaux défis à relever consiste à maintenir un équilibre entre l’intensification des systèmes de production et la protection des moyens d’existence des ménages pauvres qui vivent de l’agriculture.

Plusieurs pays de la région, de plus en plus tributaires des importations d’aliments, sont maintenant à la recherche de solutions innovantes et abordables pour l’avenir, en particulier de pratiques exemplaires et de  moyens qui permettent d’assurer une gestion plus efficace et plus durable des ressources agricoles surtout dans les zones semi-arides.

Les sols qui étaient riches en nutriments il y’avait des décennies ont commencé par s’appauvrir  car faisant objet de culture intensive à cause des problèmes de foncier, les phénomènes d’érosion et d’exportation dû aux récoltes. Il faut bien produire des céréales, des tubercules, des légumes et les produits alimentaires de base pour nourrir la population.

Pour cela Il est donc capital d’entretenir la fertilité de la terre en la nourrissant régulièrement. Car, un sol fertile permet d’assurer la croissance de vos plantes en leur donnant les moyens de se défendre contre les parasites et de résister aux aléas climatiques.

En Afrique, les ressources les plus disponibles et utilisables sont les fumiers d’animaux d’élevage et les composts qui sont les principaux amendements organiques. D’autres matériaux comme, la paille, les écorces ou les composts de déchets verts peuvent être aussi utilisés. Vous devrez les incorporer à la terre. Une fois associés à la terre, ils vont reconstituer le stock de matière organique et l’humus du sol.

En effet, pour être suffisamment fertile, un sol doit contenir un minimum de 3% d’humus. Cette matière organique fournit les principaux éléments nutritifs et permet le développement de la vie microbienne indispensable à la croissance des plantes. 

Avec le temps, l’humus se transforme dans le sol par le phénomène de minéralisation. Si aucune fertilisation organique n’est appliquée, cela entraînera des conséquences négatives, telles que le risque de compactage du sol, La difficulté pour le sol de stocker l’eau et les éléments nutritifs.

Je partage avec vous quelques indicateurs de fertilité et utiles au sol et à la plante :

Azote (N) : C’est l’un des composants majeurs des êtres vivants, et donc des plantes. Un manque d’azote se traduit chez la plante par une couleur pâle du feuillage et une croissance ralentie. Elle est souvent disponible dans les bouses de vache, les fientes de volailles, les déchets des animaux en générale.  

Phosphore (P) : Il joue un rôle au niveau des transferts d’énergie dans les cellules et agît sur la mise à fruits et la croissance racinaire.

Potassium (K) : Il joue sur la coloration et le goût des fruits. Il réduit la transpiration et augmente la résistance au froid, aux maladies et aux insectes.

Calcium (Ca) : Il accélère la maturation des fruits et a également un effet bénéfique sur le sol en favorisant l’activité microbienne, l’humification et la minéralisation. Une carence en calcium peut entraîner une mauvaise conservation des fruits. Elle est disponible dans les déchets des végétaux, les feuillages, les copeaux de bois, la sciure….

Magnésium (Mg) : Il renforce la couleur du feuillage et des fleurs. Des apports importants de potassium doivent être jumelés avec des apports en magnésium, sinon il y a risque de carence.

Soufre (S) : Il a un effet antifongique et acidifiant dans le sol. Les espèces gourmandes en soufre sont les végétaux de la famille des crucifères : choux, radis, navets et les liliacées (ail, oignon, poireau)

Bonne semaine de travail à tous les agriculteurs…

Entrepreneuriat familiale et autonomisation des braves femmes du département du Borgou

Le département du Borgou est l’une des 12 départements que compte le Bénin pays d’Afrique de l’Ouest, la population du département du Borgou est passée de 724 171 habitants au RGPH3 de 2002 à 1 214 249 habitants, dont 607 013 hommes contre 607 236 femmes au RGPH4 de 2013. Le rapport de masculinité est passé de 99,6 hommes pour 100 femmes en 2002 à 100 hommes pour 100 femmes.

Selon la distribution en pourcentage de la population active par commune selon les branches d’activités dans le département du Borgou. On remarque que la branche « agriculture, pêche et chasse » occupe plus des deux tiers de la population active en majorité rurale.

L’effectif des ménages agricoles par commune et par sexe du chef de ménage dans le département du Borgou. Il ressort que le département compte, 83 275 ménages agricoles dont 79 303 dirigés par des hommes et 3 972 dirigés par des femmes. Dans chacune des communes, les ménages agricoles dirigés par les hommes sont supérieurs à ceux dirigés par les femmes. Cependant, le nombre de ménages agricoles dirigés par les femmes est plus important dans la commune de Tchaourou (952) selon  l’INSAE et RGPH4-2013.

Les femmes en milieu rural sont des braves dames, particulièrement celle de la commune de Tchaourou, dans le village Kaya, arrondissement de Sanson, j’ai visité un groupement de femmes productrices et transformatrices d’arachide en galette appelé communément « Kulikuli » au Bénin, la pâte d’arachide obtenu après extraction de l’huile d’arachide. C’est une véritable organisation, elles interviennent dans tout le maillon de la chaîne, de la production à la transformation et à l’accès au marché c’est-à-dire la vente du produit fini.

Au cours de nos échanges j’ai remarqué que la plupart de ces femmes n’ont jamais mis les pieds à l’école, elles sont non scolarisés mais elles ont naturellement toutes les directions d’une grande entreprise : la production, l’approvisionnement, le commercial, la vente et les ressources humaines… Une véritable ingénierie.

La majorité de ses femmes avoisines plus de 40 ans, elles sont chefs de ménages, elles s’occupent de leurs familles et de leurs enfants scolarisés ou non. Elles sont heureuses de mener leur activité, elles en vivent, seulement elles manquent d’écoute et de soutien. Pas de moyens matériels et logistiques suffisants tous se faire de façon manuelle de la production à la transformation, pas d’encadrement pour améliorer leur production et couvrir un marché plus grand.

Face à ces défis il est important d’envisagés des pistes de solutions et quelques autres approches pour faciliter l’activité de ces braves femmes, cela participerait à enrayer la pauvreté, autonomiser les femmes et de ce part permettre l’atteinte de la sécurité alimentaire des ménages ruraux.   

CoJeCC, une conférence pour le développement durable en Afrique : Pourquoi l’Etat nous encourage à produire du bio, et continue à subventionner et faire la promotion de l’engrais et pesticides chimiques ?

CoJeCC 2019

La Conférence Internationale des Jeunes sur le Changement Climatique (CoJeCC) est un évènement international organisé pour la première fois en 2015 à Lomé dans la capitale de la République du Togo dans la Dynamique de la COP 21. La 5eme édition s’est déroulée cette fois ci dans le nord du pays dans la ville de KARA dans le département de la KOZAH du 13 au 15 Novembre 2019, à l’aube de la COP 25 en CHILLI. Plusieurs personnes étaient invitées, les institutions, les structures étatiques, les associations et ONG locales et internationales, les entrepreneurs (énergies, agriculture et environnement), les partenaires techniques et financiers. Le CoJeCC est porteuse d’ambitions en matière d’environnement et de renforcement des capacités. Elle vise à sensibiliser et à offrir de nouvelles compétences en matière de changements climatiques dans un contexte de développement durable aux jeunes africains qui se sont engagés dès l’entame des activités devant tous le public en disant haut et fort « pour le développement durable, je m’engage ».

L’avantage de cette conférence est la Qualité des panélistes, tous les intervenants ont une lourde expérience et sont des personnalités connue au plan nationale et ou international ; sa Globalité,  c’est la seule conférence de la sous régions ouest africaine qui réunit les jeunes francophones sur les questions de changement climatiques ; le Réseautage, c’est un espace du donné et du recevoir, les jeunes échangent sur des idées innovantes climato-compatibles au profit de leur communauté.

Au cours de cette conférence, trois panels de haut niveau sur les thèmes suivants ont été débattu : panel 1 : Les modes de consommation et productions durables, ODD 12 ; Panel 2 : Energies et emplois des jeunes africains dans un contexte d’atténuation et de l’adaptation aux changements climatiques ; et le Panel 3 : Changement climatique, défis et perspectives mondiaux. A la suite des panels deux ateliers de formation ont été organisés sur les thèmes, Atelier 1 : Création d’une ferme agropastorale écologique et pour l’Atelier 2 : Les fondamentaux pour réussir son projet d’entreprise verte.

J’ai participé à cette 5eme édition de la CoJeCC en tant que Animateur de l’Atelier 1 sur le thème Création d’une ferme agropastorale écologique, au côté de Mobaraz MOUSTAPHA, Directeur du Cabinet ANALM qui intervient dans le domaine de l’élevage. Nous avons au cours de ces trois jours d’interventions entretenu les producteurs agricoles, les étudiants, les agents de la météorologie et les jeunes en générales sur les notions d’agroécologie, d’agriculture durable et d’élevage intelligente tout en respectant l’environnement, la biodiversité, le sol et notre planète.

Personnellement au cours de notre Atelier Création d’une ferme agropastorale écologique, j’ai été marqué par une question très pertinente venant de l’un participant de l’atelier 1, une cinquantaine au total. C’est un producteur de Coton biologique au Togo : « Pourquoi l’Etat nous encourage à produire du bio, et continue à subventionner et faire la promotion de l’engrais et pesticides chimiques ? ».

La question mérite vraiment une grande réflexion, mais sur le coup vue que je ne m’attendais pas à cette question je me érigé en défenseur de l’Etat, j’ai dit tout simplement au Monsieur qui attendait mieux de ma part, « un gouvernement aussi social qu’il est, pense d’abord à maximiser son profit, en vue de financer l’éducation, construire les infrastructures et subvenir au bien être de la population », j’ai peut-être été influencer par le climat politique du pays (TOGO) du moment je ne voulais pas en rajouté vue que je suis de nationalité béninoise et j’ai été invité comme intervenant. Néanmoins je savais que la question qu’évoquait le producteur était la réalité de nos pays respectifs, ils s’engagent au cours des conférences à atténuer les causes poussant aux changements climatiques mais leurs comportements prêtent à confusion, ils sont plutôt engouffrer dans un système capitaliste qui ne les permet pas d’être responsable vis-à-vis de l’environnement. Mais j’ai appelé les participants de continuer le plaidoyer chacun dans son environnement proche.

J’attends vos différents commentaires sur la question, merci à tous…

Elevage familial : source de revenu et de lutte contre le chômage en milieu urbain en Afrique de l’ouest

embouche ovine de race Djallonké en élevage familial

En Afrique, l’agriculture emploie 65 % de la population du continent et présente un fort potentiel de création d’emplois. Cependant, cette agriculture pour attirer et maintenir les jeunes doit être accompagnée par des politiques publiques qui favorisent l’accès aux crédits à des taux adaptés, la protection des marchés, la garantie des prix de vente, le renforcement des capacités des jeunes aussi bien dans la production que dans la transformation des produits agricoles. Comme tout métier, l’agriculture a besoin de formation et d’actualisation des connaissances et des pratiques.

L’élevage familiale est pratiqué par toutes les couches sociales en Afrique de l’ouest, notamment les plus pauvres, et a un rôle stratégique à jouer dans la lutte contre la pauvreté dans tous les pays. Des études antérieures ont montré la possibilité d’utiliser l’aviculture familiale pour l’éradication de la pauvreté et la promotion de genre (Kazi, 1999; Guèye, 2000). En milieu rural, les animaux sont communément perçus comme une épargne et une assurance contre les risques de baisse de production alimentaire et de revenus (MRA, 1997). L’élevage familial constitue une source de revenus réguliers et facilement mobilisables pour l’acquisition de nourriture en cas d’insuffisance de céréales.

Selon les prévisions des Nations Unies, en 2015, 23 millions de personnes arrivent chaque année sur le marché du travail en Afrique. En 2030, elles seront 32 millions. La population active africaine devrait ainsi croitre de 300 millions de personnes d’ici 2030. L’arrivée de ces jeunes va augmenter la quantité de travail disponible et ainsi la capacité productive de ces pays. Les niveaux de vie pourront progresser car le nombre de personnes actives par rapport aux bouches à nourrir va devenir plus favorable.  Ces prévisions annoncent un futur très intéressant ce qui n’est pas toujours le cas sur le terrain en Afrique, le taux de chômage et de sous emploie est tellement remarquable et plausible.

les graines de coton comme complément alimentaire des animaux en élevage familial

Pour lutter contre ce problème de chômage et de manque d’emploi plusieurs jeunes ont décidé de pratiquer l’élevage de case ou familial qu’ils débutent avec peu de moyen car nécessitant peu d’investissement tels que l’aviculture, la cuniculture et l’embouche ovine ou bovine. Les infrastructures pour ce type d’élevage sont érigés à partir des moyens de bord, les bâtiments, cages, mangeoires et abreuvoirs sont confectionnés localement pour minimiser les coûts de productions. L’alimentation des animaux est basée principalement sur le fourrage, les céréales et les résidus de récoltes. Les compléments alimentaires tels que la provende ou les sous-produits agro-industriels sont fournis aux animaux  après-vente de quelques-uns. Les difficultés rencontrées au cours de cette activité sont souvent liés à la santé des animaux, d’hygiène, de prophylaxie sanitaire ou médicale et de non maîtrise des paramètres zootechniques : vu que la plupart des jeunes pratiquants l’élevage en milieu urbain manque de formation en élevage, certains pour pallier aux problèmes font appels aux vétérinaires et zootechniciens pour des prestations.

Malgré les difficultés les jeunes éleveurs selon nos investigations sont beaucoup plus motivés par le revenu que par l’autoconsommation contrairement aux agriculteurs. Ces revenus permettent à ces éleveurs de s’occuper de leurs familles et de leurs besoins de base personnelle en attendant de mieux s’insérer dans la société c’est-à-dire trouver un travail qui comblera leurs attentes, certains pensent se professionnaliser en tant qu’éleveur et fait de l’élevage leurs activités principales pour cela il souhaite bénéficier d’accompagnement technique, financier et un accès facile au marché venant de toutes structures qu’elle soit étatiques ou privées.  

Le secteur de l’élevage familial constitue un secteur très rentable, il peut permettre de garantir un emploi stable  pour les jeunes déscolarisés, sans emploi ou au chômage dans nos villes avec peu de moyen. Il peut constituer une stratégie pour les politiques publiques pour la lutte contre la pauvreté, le chômage des jeunes et permettre l’autonomisation des femmes. Aussi ce secteur peut contribuer à la sécurité alimentaire des populations par la valorisation des protéines animale locale (volaille, lapin, ovins, bovins, caprins, porc).

L’agriculture familiale, quel bilan en cette fin d’année ?

L’agriculture en Afrique de l’Ouest fait face à un double défi : produire plus et mieux pour répondre à la croissance des besoins alimentaires et en particulier approvisionner les villes ; assurer des revenus et donc des emplois à la population rurale afin de réduire les flux migratoires et de lutter contre les inégalités et la pauvreté qui concernent d’abord les campagnes. Comme toutes les agricultures du monde, et à l’exception de quelques complexes agricoles et agro-industriels de type capitaliste, les agricultures ouest africaines sont d’abord familiales. En cette fin d’année 2019, il est important de faire un bilan pour voir l’évolution et le niveau de cette agriculture qui intéresse aujourd’hui plusieurs structures privées, organisations de solidarité internationales et de lutte contre la faim, telles que la FAO, CFSI, IFDC, Elevage sans frontière et plusieurs autres. Aussi au niveau local, les ONG visant l’atteinte des objectifs de développement durables misent sur l’agriculture familiale en tant que modèle d’agriculture durable et écologique.

Les questions qui reviennent souvent dans le domaine de l’agriculture familiale et qui font sujet de réflexion sont nombreuses vue les difficultés de production auxquelles sont soumises les familles agricoles autant éleveurs que agriculteurs, ces problèmes sont liés aux changements climatiques qui entraine la rareté du fourrage et le tarissement des points d’eau pour le bétail, le bouleversement des calendriers culturales et la rareté des pluies  pour les activités agricoles. Parmi ces questions il y’a la connexion de l’agriculture familiale au marché, la promotion des produits agricoles local et le consommé local,  le développement des pratiques agricoles durables ou des systèmes alimentaires durables. Autant de questions en cette année 2019 et quel bilan. Pour discuter de cette réflexion nous avons approchés des consultants avec qui nous avons échangé de plusieurs questions.

La toute première se nomme Brunelle Manolline GUEZODJE une jeune femme agronome socio-économiste, technicienne en gestion durable des terres et d’adaptation aux changements climatiques, activiste du développement durable et pour la paix de nationalité béninoise :

Q1 : L’agriculture familiale locale peut-elle approvisionner les marchés domestiques et nourrir les villes et agglomérations rurales ?

« L’agriculture familiale locale réponds difficilement aux besoins des foyers ruraux à forte raison la ville et les agglomérations. Aujourd’hui notons que l’agriculture au Bénin rencontre beaucoup de difficultés liées à la fertilité des sols et la difficulté d’écoulement des produits amplifié par les problèmes liés aux changements climatiques et des bradages désavantageux. Et dans cette optique les producteurs préfèrent la production du coton malgré  les risques accourus au détriment des cultures vivrières juste pour avoir de l’argent en espèce et satisfait leurs besoins immédiats. Nous risquons la faim d’ici la si rien n’est fait. »

Q2 : Comment selon vous, la population peut vivre correctement d’une activité agricole familiale ?

« Pour que la population vive correctement d’une agriculture familiale, il faudrait que les producteurs adoptent les mesures efficientes de gestion durable des terres, car sur une petite parcelle de terre il est possible d’avoir un bon rendement et augmenter leurs revenus. Il faudrait donc encourager l’intégration agricole pour une diversification des revenus. »

Q3 : A l’horizon 2050, développer une agriculture durable familiale permettra-t-il de répondre au défi de nourrir les villes et les zones rurales de l’Afrique ?

« Développer une agriculture durable est la seule solution pour assurer la sécurité alimentaire en Afrique. Une agriculture résiliente nous permettra de faire face aux enjeux des changements climatiques et de faire augmenter les rendements au profit des populations et des producteurs. L’agriculture durable est un tremplin pour la sécurité alimentaire et le bien être sanitaire des populations. »

C’est sur cette petite note que nous prenons congé de notre première intervenante sur les questions liées à l’agriculture familiale, nous vous revenons avec d’autres  témoignages de bilan de fin d’année agricole. Bonne fête de fin d’année à tous, bonne année 2020 à tous les producteurs et acteurs de développement durable.  

Les abeilles et la biodiversité dans les petites exploitations agricoles

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L’apiculture est l’ensemble des techniques qui permettent d’élever les abeilles dans des ruches pour obtenir d’elles du miel, de la cire, du pollen, de la propolis, de la gelée royale, du couvain et même du venin et à les inciter à effectuer la pollinisation de cultures. Dans notre pays le Bénin, le produit de la ruche qui vient en tête est le miel. L’apiculture est le seul élevage qui a pour spécificité la non consommation de l’animal élevé mais plutôt des produits de la ruche. 

En effet le rendement du miel a carrément chuté puisque d’après nos sondages, la production du miel qui donnait un rendement de 22-30 litres par ruche est passé ces dernières années à 18 litre voire même 10 litres. Cette baisse de la productivité s’expliquerait, entre autres par l’absence d’entretien des ruchers qui a pour conséquence l’attaque des abeilles et les produits de la ruche par les parasites, les prédateurs, les maladies des abeilles et aussi par la destruction des colonies d’abeilles par l’usage des  produits phytosanitaires dont la majorité des apiculteurs ignorent les effets néfastes qui en découlent. Hormis ces obstacles,  il faut aussi noter celles d’ordre financier qui ne leur permettent pas de s’investir  correctement comme il le faut dans la filière. 

Des précautions urgentes doivent être donc prises pour améliorer la production du miel et des autres produits de la ruche. L’apiculture est une activité génératrice de revenus occupant nombre de personnes. Elle est en relation avec les plantes dont la multiplication et la survie dépendent de la pollinisation et la dispersion des semences.

L’apiculture est une profession agricole étroitement liée aux autres branches de l’agriculture. Or, le monde agricole en général ne connaît que peu ou a perdu connaissance du rôle essentiel de l’abeille mellifère en particulier, son environnement et ses actions bénéfiques. 

Pour pallier à ce manque de connaissance sur les bienfaits des abeilles dans les productions agricoles, il est important de faire la vulgarisation et accroître la formation des organisations paysannes en intégration de l’apiculture à leurs activités agricoles pour entretenir nos biodiversités naturelles.  

Les petites exploitations familiales face aux enjeux d’innovation technologique et les énergies renouvelables

Crédit photo: Oluwafèmi Kochoni, Président de l’ONG les jardins de l’espoir

En Afrique de l’Ouest, l’agriculture constitue un véritable facteur de croissance économique et contribue de 30 à 50% au PIB dans les pays. C’est une source de revenus pour 70 à 80% des populations, d’approvisionnement alimentaire et de recette d’exportation issue des cultures de rentes. Néanmoins en Afrique subsaharienne Aujourd’hui, près de 200 millions de personnes sont sous-alimentées, divers facteurs entravent l’accès des ménages à la sécurité alimentaire. L’agriculture en Afrique de l’ouest est essentiellement dominée par les petites exploitations agricoles, une pratique agricole basé sur une main d’œuvre familiale ou les productions sont d’abord mobilisées pour assurer les besoins des ménages et ne permettent pas toujours de réaliser les investissements nécessaires à l’amélioration des systèmes de production.

L’agriculture familiale est confrontée à plusieurs contraintes extérieures telles que ceux environnementaux, politiques, économiques et socio-culturels. Elle est soumis aux effets des changements climatiques avec pour conséquence la non maîtrise des calendriers culturales dû au décalage des saisons de pluies et sèches, les inondations et la sécheresse. Au niveau politique l’agriculture de rente ou les cultures d’exportations sont priorisés car porteuse de devise pour les pays, face à cela les petites exploitations agricoles sont marginalisés d’où un accès difficile aux facteurs de production, manque de capital social et bénéficient d’une faible sécurisation de leurs fonciers. Cette marginalisation de l’agriculture familiale maintient les ménages agricoles et ruraux à un seuil de pauvreté très élevé puisqu’elle emploie la majorité de ces populations rurales.

Aujourd’hui l’agriculture familiale intéresse plusieurs organisations internationales qui investissent dans le développement durable plus précisément l’éradication de la pauvreté, consommation et production responsables et la lutte contre la faim. Plusieurs stratégies sont développées par les associations ou ONG locales pour aider les petits producteurs à améliorer leur production pour assurer leurs besoins de subsistance et leurs facilités l’accès aux marchés.  L’agriculture familiale en Afrique de l’ouest doit s’adapter pour accroitre sa production afin de faire face à une population rurale et urbaine en forte croissance, pour cela elle devra améliorer sa compétitivité pour pouvoir répondre aux besoins des consommateurs et de la mondialisation avec de nouveau défis orienté vers les innovations technologiques et l’énergie renouvelables.     

L’accès à l’énergie renouvelable comme un levier de développement de l’agriculture familiale

L’agriculture familiale en Afrique de l’ouest répond à un double défi : produire plus et mieux pour répondre à la croissance des besoins alimentaires locaux et approvisionner les villes ; assurer des revenus et donc des emplois à la population rurale afin de réduire les flux migratoires et de lutter contre les inégalités et la pauvreté qui concernent d’abord les campagnes, plusieurs auteurs agricoles scientifiques ou non sont unanime sur ces points. Les pays de l’Afrique de l’ouest sont soumis à des problèmes liés à l’énergie, les milieux urbain et rural sont peu électrifiés ce qui limite les petits producteurs dans la conservation et la transformation des matières premières agricoles on assiste dès alors à la perte post-récoltes des produits agricoles périssables telle que les légumes, fruits et les produits vivrières, les conséquences des pertes sont souvent énormes dans certains cas. Pendant plusieurs années les pays africains se sont investis dans l’énergie fossile obtenue souvent grâce aux  barrages hydroélectriques, des centrales thermiques investissant plusieurs milliers de milliards de nos francs, mais jusqu’aujourd’hui le constat est toujours amer, environ 600 millions de personnes n’ont pas accès à l’énergie et cela constitue un véritable frein au développement. Aujourd’hui l’énergie renouvelable ou l’énergie hors réseau est devenu plus que jamais une alternative durable pour régler cette crise énergétique surtout l’énergie solaire, plusieurs entreprises offrent des innovations dans ce milieu pour contribuer à l’accès des populations rurales ou agricoles à l’énergie moins couteuse et facile à utiliser. Aux nombres des innovations technologiques en Afrique de l’ouest dans le domaine de l’agriculture nous avons les pompes solaires, les systèmes d’irrigation solaires, les incubateurs d’œuf ou couveuses solaires, les décortiqueuses et des moulins solaires, les kits solaires pour éclairer les poulaillers et les bâtiments d’élevage surtout en milieu rurale.  Ces nouvelles technologies sont moins polluantes que les énergies fossiles, la plupart des pays en développement devrait penser à franchir le cap et pousser des réflexions et les recherches vers ces types d’énergies durables à travers la formation des ingénieurs en créant des écoles spécialisées dans le domaine de l’énergie renouvelable en adéquation avec nos réalités socioéconomiques plus centré sur la production et la transformation des produits agricoles locales et la valorisation des petites industries familiales.

Les innovations technologiques un nouveau creuset de développement pour l’agriculture familiale

L’agriculture familiale en Afrique est confrontée à des pratiques agricoles rudimentaires utilisant les outils manuels et la main d’œuvre familiale, ce type d’agriculture longtemps marginalisé, manque de conseil, d’information, de formation et difficultés d’accès au marché. Cette agriculture commence à avoir un regain d’intérêt auprès de la jeunesse qui représente 60% de la population d’Afrique subsaharienne estimés à 1,2 milliards d’habitants avec un âge moyen de 25 ans. Les initiatives technologiques en vue de rendre les pratiques agricoles facile,  de faciliter l’accès des produits agricoles au marché et d’augmenter les rendements des producteurs par l’utilisation du numériques se multiplient dans tous les pays de l’Afrique de l’ouest, d’où de nouveaux services et de possibilités  pour le bien être de l’Agriculture familiale. Les services agricoles utilisant les drones et les applications mobiles offrent des solutions innovantes aux différents problèmes des paysans, certains parles d’agriculture intelligentes, de nombreuses applications sont disponibles pour les petites exploitations. Ces applications, drones et plateformes TIC ont le potentiel de transformer les petites exploitations agricoles en les aidant à accroître leurs productions, faciliter leur vie. Ces outils agricoles de précision offre aux petits producteurs des données exploitables sur leurs terres, leurs récoltes, leurs bétails et aussi les informations sur l’accès au marché. Ces agriculteurs peuvent ainsi gérés l’efficacité de leurs intrants, réduire leurs actions sur l’environnement, mais le problème reste souvent au niveau de ces petits producteurs, qui ont des difficultés pour utiliser ses applications car la plupart n’ont pas de smartphones ou ne savent pas l’utilisé ou encore ignore vraiment l’utilité de ces applications.

Quelle stratégie pour nourrir l’Afrique

En Afrique l’agriculture est le pilier de l’économie de la plupart des pays, en Afrique de l’Ouest au Bénin elle est détenue à 95% par les petites exploitations familiales aussi bien pour la culture des végétaux et les activités d’élevages. Cette agriculture appelée communément agriculture paysanne ou agriculture familiale de subsistance a longtemps contribué à nourrir les populations en zone rurale à travers la production des cultures vivrières surtout les céréales comme le maïs, le fonio, le sorgho et les tubercules comme l’igname et le manioc qui font parties des aliments de base des ménages béninoises. Aujourd’hui cette pratique agricole est menacée par plusieurs facteurs parmi tant d’autres les ressources limitées exacerbé par les pro­blèmes liés à un environnement de plus en plus dégradé, incertitudes découlant des changements climatiques et d’autres facteurs de stress lié à l’augmentation de la population. Ainsi dit plusieurs questions se posent face à cette problématique :

Quel est  l’état actuel de la consommation alimentaire en milieu rural ?

Comment les communautés rurales font aujourd’hui pour avoir accès aujourd’hui à la nourriture ?

Quelles stratégies d’adaptations sont mises en place par les ménages agricoles face à ces facteurs environnementaux et climatiques dont ils font face ?

Quels sont les conséquences de ces différents facteurs sur leur sécurité alimentaire ?

Face à toute ces questions l’idée de créer ce blog nommé « Nourrir l’Afrique » afin de partager avec les communautés et les dirigeants à divers niveaux les efforts mis-en  œuvre par les ménages agricoles et aussi des acteurs engagés à leurs côté pour la lutte contre la faim et l’insécurité alimentaire s’avère nécessaire.